Publié par Mohamed
Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
J’étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais.
Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l’autre hiver, plus sourd que les cerveaux d’enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants. […]
Le vaisseau d'acier qui s'avance © Mohamed
Échos urbains : l’odyssée en bus
Dans l'écrin urbain, le bus, vaisseau qui s'avance,
Mon cocon d'acier, sur le bitume danse.
Avaleur d'asphalte je trace ma voie,
Naviguant dans le flux, esquif qui se déploie.
Sur les rues agitées, éclats de vie en mouvement,
Le bus devient boussole, suspend l'ordinaire un moment.
Débordant de vie le paysage défile,
Chaque instant grossit comme une bobine de fils.
Flamme fugace, le bus illumine l'horizon,
Tel un périple intérieur d’éclats de passion.
L'air est empreint de mystère, effluves d'inconnu,
Le bitume résonne de la mélodie des avenues.
Les rues deviennent mystiques, aux feux comme des étoiles,
Et le réel s'estompe et l'émoi se dévoile.
Sous le ciel en transit, traversée onirique,
Les astres sur l'asphalte guident ma route cosmique.
L’exploration d'un trajet, loin des chemins tracés,
Fait du bus un rêve à l'inconnu embrasé :
Rythme des roues, pulsation de l'évasion,
Chaque arrêt, une escale, inédite passion.
Les fils mouvants de la réalité se tissent
Dans l'ombre des sièges, à la musique d'interstices.
Ainsi je m'évade sur le bitume des voyages,
Le bus devient plume, l’écriture paysages.
Vx, littér. Petite embarcation. Fragile, frêle, léger esquif. Que vous importe aujourd'hui d'avoir accompli le voyage dans un esquif, ou sur une trirème? ( Martyrs,t. 3, p. 214). Barques de tou...