Publié par Charles
Du temps que la Nature en sa verve puissante
Concevait chaque jour des enfants monstrueux,
J’eusse aimé vivre auprès d’une jeune géante,
Comme aux pieds d’une reine un chat voluptueux.
J’eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme
Et grandir librement dans ses terribles jeux ;
Deviner si son cœur couve une sombre flamme
Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux ;
Parcourir à loisir ses magnifiques formes ;
Ramper sur le versant de ses genoux énormes,
Et parfois en été, quand les soleils malsains,
Lasse, la font s’étendre à travers la campagne,
Dormir nonchalamment à l’ombre de ses seins,
Comme un hameau paisible au pied d’une montagne.
Captif de la beauté, subjugué © Charles
Je l'ai vue ce jour, je l'ai rencontrée,
Femme, reine, déesse, que sais-je ?
Elle est mon fantasme, mon manège,
Celle que j'aime tant, mon Adorée !
J’entends dedans ma tête quelques questions
Auxquelles il n'est point de réponse ;
C'est pour cela que dans ces ronces
Je m'effondre, tel un petit morpion !
Qu'importe la saison, été, hiver,
Pluie, soleil, qu'importe, car tu m'émerveilles ;
Ô me cognant la tête telle une pierre !
Ensemble, traversant les champs de blé,
Contemplant le ciel et ses beaux nuages,
Et sur chacun d'eux, ensemble, voyager !