Publié par Evan M.

Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres ;
L’Érèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.


Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin ;

Leurs reins féconds sont pleins d’étincelles magiques,
Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,
Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

Charles Baudelaire, Les chats, Les Fleurs du mal (1857)

Sous le regard du dieu domestique © Evan M.

 

Ami de l'homme, à la fois doux et sauvage,

Toi qui vagabondes tout au long de la nuit,

Tu peux tout hypnotiser, prendre toute vie,  

Tu donnes envie de caresser ton doux pelage.  

 

Tu me réveilles le matin par ta mélodie,

Tu sais me réconforter quand je me sens mal ;

Tu as l'intelligence dont je me méfie,

Dans ton chant résonne toute l’âme du mâle !  

 

Tu changes ma tapisserie en confettis,

Tes pensées, tes actions sont toutes immorales ;

On ne choisit pas un chat, mais lui nous choisit,

Car il est le Dieu égocentrique du Mal !

 

Tag(s) : #fleurs du mal, #1G4
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