Publié par Enzo

L’Amour est assis sur le crâne
De l’Humanité,
Et sur ce trône le profane,
Au rire effronté,

Souffle gaîment des bulles rondes
Qui montent dans l’air,
Comme pour rejoindre les mondes
Au fond de l’éther.


Le globe lumineux et frêle
Prend un grand essor,
Crève et crache son âme grêle
Comme un songe d’or.

J’entends le crâne à chaque bulle
Prier et gémir :
— « Ce jeu féroce et ridicule,
Quand doit-il finir ?

Car ce que ta bouche cruelle
Éparpille en l’air,
Monstre assassin, c’est ma cervelle,
Mon sang et ma chair ! »

Charles Baudelaire, L’Amour et le Crâne, Les Fleurs du mal (1857)

L'homme est le jouet de l'Amour © Enzo

 

Le Mal d’Amour

 

Toi qui me regardes de haut, tel un vieillard,

Ô Amour, Tu déchaînes les enfers d’Hadès ;

N’y a-t-il que du mauvais venu du Tartare ?

Je ne vis qu'à l'ombre de ton pouvoir de déesse.

 

De la faiblesse de l’homme ton Empire vit,

Par la médiocrité humaine Tu survis,

Divine Enchanteresse, tu es le péché

Qui nous possède tous tel le dieu Morphée.

 

Tu nous apportes joie de vivre et plaisir

Quand l’homme est mourant, au bord du suicide !

Amour, notre désir n’est-il pas limpide ?

Chaque pas vers Toi est geste pour se détruire !

 

Sans Toi, notre vie serait une longue tragédie

Où il n’y aurait place qu’au très long souci ;

Le véritable Amour est celui qui nous broie

Et, pourtant, l’homme ne veut faire qu’Un avec Toi !

 

Tag(s) : #fleurs du mal, #1G4
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