Publié par Sofiane
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Tu as suivi d'innombrables chemins de traverse
Voulant courir vers des paradis artificiels
Tes sentiments plongés dans une illusion perverse,
Perdue, te conduisant dans les bras de Samaël.
Dans un sursaut, j'ai cherché la voie de la sagesse
Cherchant l'issue de ce tunnel incommensurable
Revenant à moi, je sors de cette nuit d'ivresse
Souffle coupé, je retrouve ce monde palpable.
Déterminée à quitter ce monde de chimères
Submergée par l'émotion je retrouve la raison
J'entrevois le soutien de mes pairs ou de mes chers
Je ne connaîtrai plus aucune déception.
Libérée et rassurée quant au profond déni
Mes véritables amis me tendront la main
Pour m'emmener vers un monde uni et béni
Afin de retrouver de nouveau un esprit saint.