Publié par Léane
Sous une lumière blafarde
Court, danse et se tord sans raison
La Vie, impudente et criarde.
Aussi, sitôt qu’à l’horizon
La nuit voluptueuse monte,
Apaisant tout, même la faim,
Effaçant tout, même la honte,
Le Poëte se dit : « Enfin !
Mon esprit, comme mes vertèbres,
Invoque ardemment le repos ;
Le cœur plein de songes funèbres,
Je vais me coucher sur le dos
Et me rouler dans vos rideaux,
Ô rafraîchissantes ténèbres ! »
Charles Baudelaire, La fin de la journée, Les Fleurs du mal (1857)
L’œuvre de la fatigue © Léane
Longue journée sans moi
Ce matin je me réveille
et je suis encore fatiguée
de la dure journée de la veille ;
comme une envie de me recoucher.
La journée n'est pas commencée
mais je dois aller travailler !
Encore une journée douloureuse
et qui ne sera pas joyeuse !
Mon cœur, comme mes membres,
demandent à se reposer,
à me rouler dans un lit douillet ;
j’y retourne, j’y tombe sans attendre !