Publié par Louna

« À la lumière. je constatais ton irréalité. elle émettait des monstres. et de l'absence. » (vers1)

« C'était le dernier moment où nous serions seuls. » (v.3)

« C'était le dernier moment où nous serions. » (v.4)

« J'étais entré dans une nuit qui avait un bord. au-delà de laquelle il n'y aurait rien. » (dernier vers)

Jacques Roubaud

Quelque chose noir (1986)

* La ponctuation non suivie de majuscules est un choix typographique de Jacques Roubaud.

© Louna

 

J'excelle à devenir celle que je déteste

 

Il semblerait que tu sois parti hier

Ou avant-hier

Je ne sais plus

J'entends nos rires, puis je te vois

Courir pour être auprès de moi

Comment est-ce possible d'en arriver là ?

Du jour au lendemain ?

Suis-je maudite à ce point ?

Mon cœur semble être arrivé à son terminus

Les gens disent que tu es parti

Mais non, tu es là

N'est-ce pas ?

 

Dis-moi que tu es là

Je t'en prie, serre-moi auprès de toi

Afin d'étouffer les doutes sordides

Ne t'en va pas

J'en vaux la peine, je te le jure

Nous étions parfaits, tu le disais toi aussi

Parle-moi de tes doutes, réglons-les ensemble

Je t'aime à cœur ouvert, écoute-moi

Je me brise sur ce sentiment d'impuissance

Laisse-moi prendre ma respiration pour comprendre

Sans risquer que tu disparaisses pour toujours

Combien de temps pourrais-je rester ?

 

Le matin, je me réveille avec cette sensation de mort

Mon heure est-elle arrivée ?

J'ai peur de toi, puis je te désire

Je me dis forte, puis je me retrouve impuissante face à toi

Le corps tremble - les larmes montent - la respiration est coupée

Je me prends la tête et bascule d'avant en arrière

Il m’est impossible de me convaincre qu'il n'y aura plus de Nous

Tout est si flou, sauf la cruauté de ton absence

Je suffoque de terreur en écoutant les mots tranchant de la fin

Je leur demande de me répéter en boucle ce qui s'est passé

Le ciel était devenu obscur - le soleil noir - les étoiles éteintes

Quand pour la dernière fois, j'entendis ton cœur au creux de mon oreille

 

Tu as éteint les lumières de la scène

La fleur que tu m'avais offerte s’est fanée

Les épines se sont enfoncées dans mon cœur

Ma vie que tu avais à nouveau illuminée

a replongé dans une chute irréaliste

Je veux me faire du mal

Afin de me punir de ton absence

Ressentir un minimum de vivant

Alors que le cerveau est mis sur pause

Je me tue aux pensées partagées

entre Torture, Tristesse et Injustice

Je me griffe jusqu'à comprendre ton départ

Je m'enfonce plus profondément dans la mer de l'angoisse

Noyée dans un excès de sentiments

 

Je ne dors plus

Je resserre entre mes bras engourdis par le stress

Ton pull qui sent ton odeur

Ce n'est qu'un mauvais cauchemar, n'est-ce pas ?

Quand Morphée accepte de me rendre visite

Mon rêve est si réaliste

Toi qui reviens vers moi

Moi qui t'accueille à bras ouverts

Puis tu me repousses et je me réveille en sursaut

Les joues baignées de larmes

Il est 4h et je ne dormirai plus

Car même somnolente mon inconscience crie ton prénom

 

Trois jours que je ne mange plus

Je ne veux pas manger

Regarde-moi ne pas manger !

Regarde à quel point je souffre par ton départ !

Je me punis en m'affamant

Mon corps ne réagit plus au martyr

Cette fameuse nuit où je hurlais

Des coups de couteaux étaient plantés dans mes mollets

Mes côtes s'enfonçaient dans mon bassin

Des étoiles noires dansaient devant mon visage

Le ventre meurtri, des kilos en moins

Mais la satisfaction d'être leadeuse d'un de ces sorts

 

© Louna

 

Tag(s) : #jacques roubaud, #élégiaque, #1G4
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