Publié par Donia

Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire,
Que diras-tu, mon cœur, cœur autrefois flétri,
À la très-belle, à la très-bonne, à la très-chère,
Dont le regard divin t’a soudain refleuri ?

— Nous mettrons notre orgueil à chanter ses louanges :
Rien ne vaut la douceur de son autorité ;
Sa chair spirituelle a le parfum des Anges,
Et son œil nous revêt d’un habit de clarté.


Que ce soit dans la nuit et dans la solitude,
Que ce soit dans la rue et dans la multitude,
Son fantôme dans l’air danse comme un flambeau.

Parfois il parle et dit : « Je suis belle, et j’ordonne
Que pour l’amour de moi vous n’aimiez que le Beau.
Je suis l’Ange Gardien, la Muse et la Madone. »

Charles Baudelaire, Que diras-tu ce soir, Les Fleurs du mal (1857)

Casablanca © Donia

 

Brave Mer

 

Je t'entends gronder dans la nuit et puis te démener,

Toujours seule, Mer ? Toi qui étais si visitée...

À midi, l'après-midi ou bien même à minuit,

Mes yeux brillent tel un phare, ta beauté me séduit.

 

Sans jugement, on se racontera nos durs secrets,

Le bruit lourd que tu émets m'a si longtemps apaisée.

Ton odeur est unique, m'en éloigner me détruit ;

Lune disperse ses chères lueurs qui nous ont éblouis !

 

Que je te rende visite seule ou accompagnée,

De la plage, de chez moi ou à l'étranger, je te trouverai,

Ô Mer ! Ta puissance ne cesse de m'impressionner.

 

Tu aimes rappeler les trésors que tu enfouis,

Et ne dis pas un seul mot lorsque l'humain les détruit,

Tu aimerais crier « Je suis Mer, responsable de vie ! »

 

Tag(s) : #fleurs du mal, #1G2
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