Publié par Yanis
De sous les fougères et leurs belles fillettes ai-je la perspective du Brésil ?
Ni bois pour construction, ni stères d'allumettes : des espèces de feuilles entassées par terre qu'un vieux rhum mouille.
En pousse, des tiges à pulsations brèves, des vierges prodiges sans tuteurs : une vaste saoulerie de palmes ayant perdu tout contrôle qui cachent deux tiers chacune du ciel.
Francis Ponge, « Rhum des fougères », Le Parti pris des choses (1942)
Ce poème cherche à briser les stéréotypes et nous faire voir au-delà des clichés en créant une mise en relation non convenue entre le naturel (les fougères) et la création humaine (le rhum).
Dessin d'un homme assis sous un arbre, s'adonnant au plaisir de l'ivresse © Yanis
Liqueur de cèdre
Sous l'aube du monde, par-delà les contrées,
S'érige une sculpture épatante,
Une silhouette ni rocheuse ni marbrée,
Mais d’une nature arborée et voyante,
Il se tient en ce lieu un grand et fort symbole,
Le cèdre majestueux, le pin aux milles pins,
Ô quelle grande pureté aux milles fins,
Ô soleil de vertu peux-tu expier le mal ?
Ce mal qui ronge toute forme de bonheur ?
La liche est ta nature, propre à la mienne !
Plonger sans fin dans une divine liqueur
Cachant la réalité pour faire des siennes !