Publié par Marie
Mort réelle et constante
À la lumière. je constatai ton irréalité. elle émettait des monstres. et de l’absence.
L’aiguille de ta montre continuait à bouger. dans ta perte du temps je me trouvais tout entier inclus.
C’était le dernier moment où nous serions seuls.
C’était le dernier moment où nous serions.
Le morceau de ciel. désormais. m’était dévolu. d’où tu tirais les nuages. et y croire.
Ta chevelure s’était noircie absolument.
Ta bouche s’était fermée absolument.
Tes yeux avaient buté sur la vue.
J’étais entré dans une nuit qui avait un bord. au-delà de laquelle il n’y aurait rien.
Jacques Roubaud, Quelque chose noir (1986)
* L’absence de majuscule après un point est un choix typographique de Jacques Roubaud.
© Marie
Deuil impossible
Si j'avais su en partant ce soir-là,
Si j'avais su que le temps n'attend pas,
Je n'étais pas là le jour où tu es tombée,
Je n'étais pas là et je ne t'ai pas sauvée.
Ô quelle douleur dans mon corps !
Pourquoi toi ! Ô quelle injustice !
Quelle douleur dans mon cœur !
Pourquoi moi ! Ô Cruel supplice !
Et ce soir encore une fois je craque,
Parce que de nouveau je n'oublie pas
Que le seul endroit où tu es encore
Est celui de mes plus beaux souvenirs.