Publié par Cécile

 

V.1    « C’est un trou de verdure où chante une rivière [...]

V.5    Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,

V.6    Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,

V.7    Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. [...]

V.12  Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; [...]

V.14  Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. »

Arthur Rimbaud, « Le Dormeur du Val », Cahier de Douai, 1870

 

Ce poème décrit un soldat apparemment endormi dans l'herbe, dans la nature belle et protectrice. Pourtant, la chute révèle que le jeune soldat est mort durant la guerre. Rimbaud dénonce subtilement les violences militaires faites pendant la guerre franco-prussienne de 1870, une dénonciation nuancée par une nature caressante.

Là où repose le gisant des mers © Cécile

 

Son calme, sa tendresse,

Tant d’attributs de déesse ;

Apaisante comme elle est, 

Elle a le ciel pour reflet.

 

C'est un trou merveilleux où chantent les sirènes, 

Au bord, une tortue exposée au soleil,

Le rivage, brisant son bouclier, 

Empêche sa tranquillité.

 

Ses nageoires sont enfoncées dans le sable mou,

Derrière, le soleil flamboyant

Embrasse la mer brillante.

 

L'air frais ne la fait pas retourner dans l'océan,

Elle reste immobile, dormante,

Étranglée par un sac autour du cou.

 

Tag(s) : #cahier de douai, #1G2
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