Publié par Maya

 

V-3 : Je ramassais un plat de je ne sais quel met[s]

V-5 : En mangeant, j'écoutais l'horloge, - heureux et coi.

V-7-8 : - Et la servante vint [...]

Fichu moitié défait, malinement coiffée

V-10-11 : Sur sa joue, un velours de pêche rose et blanc,

En faisant, de sa lèvre enfantine, une moue,

V-12-13 : Elle arrangeait les plats, près de moi, pour m'aiser ; 

- Puis comme ça, - bien sûr pour avoir un baiser, [...].

     Ces vers montrent en quoi la « Maline » – sobriquet donné à la serveuse – est au service de Rimbaud et que celui-ci s'imagine devenir son amant.  

Arthur Rimbaud, « La Maline », Cahier de Douai, 1870

 

Le feu de la rencontre © Maya

 

Le Malin 

 

Dans le parc de mon quartier coloré,

Animé par les odeurs du printemps, 

Afin de goûter mon mets préféré,

Je pris le temps de m'assoir sur un banc.

 

J'écoutais les oiseaux niaisement, 

Lorsqu'une première explosion retentit,

Parut le pompier noirci par la suie, 

Casque enlevé et cheveux dans le vent !  

 

Sa main qui essuyait son front brillant,

Ses joues rouges comme un brasier endiablé,

Reflétaient le foyer incandescent 

Qui consumait son corps exténué…

 

Ma tête commençait à tournoyer, 

Je me sentais partir, m'évanouir, 

Le Malin courut pour me retenir,

Me sauver et m'éviter de sombrer !

 

Il apposa sur ma bouche un baiser ;  

Là, je compris que ma vie changeait,

Le coquin lentement m'hypnotisait 

Et en cet instant le pacte fut scellé !

 

Tag(s) : #cahier de douai, #1G2
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