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Publié par Jaymes L.
La nuit parfois ravive une plante singulière dont la lueur décompose les chambres meublées en massifs d’ombre.
Sa feuille d’or tient impassible au creux d’une colonnette d’albâtre par un pédoncule très noir.
Les papillons miteux l’assaillent de préférence à la lune trop haute, qui vaporise les bois. Mais brûlés aussitôt ou vannés dans la bagarre, tous frémissent aux bords d’une frénésie voisine de la stupeur.
Cependant la bougie, par le vacillement des clartés sur le livre au brusque dégagement des fumées originales encourage le lecteur, – puis s’incline sur son assiette et se noie dans son aliment.
Francis Ponge, « La Bougie », Le Parti pris des choses (1942)
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Café au lait et sa magnifique cuillère © Jaymes L.
La Cuillère
Dans l'ombre des placards, entre verre et porcelaine,
Un humble objet, discret, éveille mon âme sereine.
La cuillère, fidèle compagne du matin au soir,
Dans sa forme épurée, révèle son pouvoir.
Elle glisse silencieuse dans le doux lait du café,
Ses courbes caressent le liquide, l'invitant à danser.
La cuillère, objet simple, mais porteur de récits,
Témoin de mille repas, de joies et de conflits.
Dans l'ombre du matin, la cuillère sommeille,
Objet humble du quotidien, elle se réveille,
Dans la cuisine, elle repose en silence,
Témoin discret de chaque expérience.
Objet de quasi rien, dans son humilité pure,
La cuillère, tel un poème, nous rassure
Dans sa simplicité, elle incarne l'essence de la vie,
Un instrument humble, mais source de poésie.